Frédéric Payette
Mères avec pouvoir
Intervenant - accompagnateur Relais-Pères (B.A.)

Que ce soit planifié ou que cela arrive par surprise, devenir père est selon moi une des plus grandes aventures que nous avons le privilège de vivre. Pour ma part, quand la mère de ma fille m’a annoncé qu’elle était enceinte, c’était une surprise que j’attendais depuis plusieurs années. Je ca-po-tais!!!!

Toutefois, toute aventure implique nécessairement de belles et de moins belles surprises, des beaux et des moins beaux moments, on apprend à se connaître, à connaître d’autres façons de voir les choses; il y a le rêve, l’idée qu’on se fait de l’aventure et la réalité une fois qu’on a les deux pieds dedans. On y vit des moments d’extase et d’excitation mais il y aussi des moments de peur, de fatigue, de découragement. Une chose est certaine, peu importe la nature de l’aventure, nous grandissons à travers elle.

Ainsi, la naissance d’un enfant peut susciter de l’excitation, de la curiosité ou des questionnements, mais elle peut aussi être déroutante si on ne s’y attendait pas ou si on ne s’y sent pas préparée.

Plusieurs craintes et questionnements peuvent nous passer par la tête à ce moment. Est-ce que j’ai ce qu’il faut pour offrir à cet enfant ce dont il a besoin? De quoi aura-t-il besoin au exactement? Est-ce que mes nuits seront aussi difficiles qu’on me dit? Comment vais-je gérer les moments où il pleure? Est-ce que je serai capable d’endurer ses pleurs? Si j’ai une fille, je vais jouer à quoi avec elle? Est-ce que je vais pouvoir continuer de voir mes amis à l’extérieur? Est-ce que sa maman et moi pourrons continuer à avoir des moments d’intimité? Je fais quoi à l’accouchement? Comment je peux être utile? J’ai peur de perdre mon enfant ou ma conjointe pendant l’accouchement. Ces craintes et questionnements sont tout à fait normales. Nous ne sommes plus responsables de nous-même uniquement, nous devenons responsables de la santé physique et psychologique d’un petit être humain avec lequel nous construisons un lien hyper puissant. Je dis bien construire parce que le lien de sang ne fait pas foi de tout. Je parle du lien d’attachement. Celui qui se construit à travers la relation, à travers la présence du père auprès de son enfant, à travers son engagement sincère et bienveillant.

Chaque enfant est unique, il n’y en a pas deux comme lui. Il a son caractère qui est propre à lui et il a ses besoins bien particuliers dont les parents sont les mieux placés pour décoder sa façon de les exprimer. Et c’est la même chose pour un père. Il n’y a pas deux pères identiques. Chaque père est unique! Son engagement au sein de la famille, sa présence auprès de son enfant, son amour qu’il lui témoigne à sa façon et son ouverture à nourrir une saine relation avec la mère quoiqu’il arrive font de lui le meilleur des pères qui soit pour sa fille ou son fils.

Avoir un enfant, c’est aussi prendre le temps de le découvrir tel qu’il est, de redécouvrir le monde à travers ses yeux à lui, ses expériences à lui, ses questionnements à lui. C’est aussi repartir à la découverte de soi en tant que père, en tant qu’homme, en tant que membre intégral et essentiel de l’équipe parentale. C’est également redéfinir le couple dans cette nouvelle dynamique.

L’arrivée d’un enfant bouleverse plusieurs sphères de notre vie. Si on s’attarde uniquement aux responsabilités et que nous voyons cela comme une tâche, comme un fardeau, le maintien de l’engagement paternel sera difficile et l’expérience n’en sera que moins agréable pour toute la famille. Par contre, si nous voyons ces nouvelles responsabilités comme étant des occasions de développer un lien d’attachement avec notre enfant, des peurs peuvent tomber et l’expérience de la paternité ne peut qu’être positive en plus de nous apporter une grande dose de confiance pour assumer le rôle de père, de papa.

À mes yeux, être père n’est pas une lourde tâche mais bien le plus grand privilège qui m’ait été donné. Merci à la meilleure coéquipère qui soit, la mère de ma fille, celle qui m’a offert le plus beau cadeau que je pouvais espérer de la vie. Grâce à elle, j’ai la chance de grandir en accompagnant ma fille Roseline et son frère Éliote dans ce parcours merveilleux qu’est leur enfance.

C’est maintenant le temps de vous célébrer! Soyez fier d’être le père que vous êtes!

Bon… je vous laisse, ma fille m’attend pour ma manucure.