Egidie est arrivée en 2020 à Mères avec pouvoir et a récemment terminé son parcours. Le 15 juin dernier, elle a obtenu son diplôme, pour le doctorat qu'elle vient de compléter. C'est avec grande fierté que nous vous partageons aujourd'hui son parcours inspirant!
Egidie a toujours été passionnée par les études, par l’enseignement et par le partage des connaissances. À son église, où elle est grandement impliquée, on dit souvent d’elle qu’elle ne manque jamais de contenu à partager!
Pour suivre cette envie de toujours apprendre, elle a d’abord fait un baccalauréat en génie mécanique au Rwanda, son pays d’origine. Grâce à une Bourse du Canada reçue pour faire une maîtrise dans le même domaine, elle décide de déménager à Montréal en 2014. Elle prend également la décision de se marier, ce qui permet à son mari de déménager avec elle. Mais celui-ci décide de quitter Egidie 3 mois plus tard, alors que le couple a maintenant un bébé, et qu’Egidie commence le processus pour faire son doctorat.
Un soutien important
Les défis sont bien présents: elle doit entre autres régler ses papiers d’immigration, les difficultés financières, la nouvelle réalité de mère monoparentale et l’acclimatation à la culture québécoise. Par chance, elle trouve une famille d’accueil, qui l’aide et lui donne entre autres la référence de Mères avec pouvoir.
À Mères avec pouvoir, elle a trouvé du soutien, dont elle avait besoin. Elle a également trouvé des ressources: elle avait un projet, mais ne savait pas comment s’y prendre pour le réaliser. Elle souhaitait aussi s’entourer de personnes qui ont à cœur de se développer, de personnes qui ont un objectif, chose qu’elle a pu trouver au sein de l’organisme.
Avoir un impact concret dans la vie des gens
Le doctorat qu’elle entame est en bio-médical, tout nouveau champ d’expertise qu’elle peut lier à ses acquis en génie mécanique. Les motivations derrière son choix de thèse? Avoir un impact direct dans la vie des gens. Le biomédical était tout indiqué pour atteindre ces objectifs, car il permet de joindre son expertise à un impact humain concret.
Egidie a maintenant l’impact concret qu’elle désirait avoir dans la vie des gens: sa thèse de doctorat permet de détecter plus tôt les anomalies cardiaques chez les enfants ayant survécu à une leucémie. Ce protocole est maintenant adopté en milieu hospitalier et permet d’augmenter l’espérance de vie. Également, elle a développé un protocole d’observation à l’effort, pour mieux déceler les dommages au cœur et ainsi favoriser la détection précoce des maladies cardiaques.
Non seulement Egidie a-t-elle réussi à compléter sa thèse, mais elle a reçu une mention d’excellence bien spéciale: sa thèse est recommandée comme la meilleure du département de génie biomédical ! Lorsqu’elle a reçu cette nouvelle, elle était accompagnée en virtuel par sa famille, qui a pleuré avec elle au moment de l’annonce. Egidie est fière de sa réalisation, mais sa famille en est doublement, triplement fière. Et tout son village d’origine, Muhanga, a célébré en grand lorsqu’on a su qu’Egidie serait la première docteure du village.
Trouver la force pour persévérer
Les difficultés ont été fréquentes durant son travail de thèse, que ce soit par la difficulté d’accès aux milieux hospitaliers en période de pandémie, par le manque de temps pour jongler entre son rôle de mère et de doctorante, ou encore, par le changement de domaine de génie mécanique au biomédical, qui n’est pas une mince affaire. Elle a voulu abandonner à quelques reprises.
Heureusement, elle a toujours trouvé les ressources qui l’ont amenée à continuer. Sa foi et sa spiritualité et la communauté de son église l’ont supportée et encouragée dès le début de son processus. Elle a eu le soutien d’une directrice hors pair, qui a su l’aider à faire le transfert d’un domaine à l’autre. Sa famille d’accueil, ses proches, et Mères avec pouvoir.
« Pour élever un enfant, ça prend un village. Mais pour élever un enfant en faisant une thèse de doctorat, ça prend une ville ! Mères avec pouvoir enlève le fardeau des femmes. Mères avec pouvoir est sur mon cœur. », dit-elle avec conviction.
À une femme mère de famille monoparentale qui aimerait entreprendre le même parcours qu’elle, elle a un conseil: oser commencer. Appréhender les obstacles nous empêche parfois d’avancer, mais il faut écrire nos objectifs, définir ce qu’on veut, et donner le meilleur de soi. « Les bonnes choses viennent avec le sacrifice. Il faut rester dans une posture d’ouverture, et garder en tête que mettre de côté des plaisirs temporaires est parfois synonyme d’investir dans son avenir. Je n’ai jamais abandonné, je me suis toujours dit que je devais continuer, peu importe. » Elle est allée à son rythme, sans se mettre de pression, ce qui l’a beaucoup aidée. Elle allait réussir, peu importe le temps que ça prendrait.
« Ma joie, c’est de savoir que je peux inspirer. Qu’on puisse se dire: “Si elle a pu s’en sortir, moi je peux”. »
Et la suite?
Son rêve est de travailler pour de grandes organisations, comme L'UNICEF, World Health Organization ou American Heart Association, par exemple. Elle va pour l’instant se laisser guider où lui mènera sa carrière, qu’elle vient de débuter en tant que nouvelle associée de recherche à l’Université Polytechnique. Egidie souhaite maintenant redonner au suivant lorsque l’occasion se présentera, et passer du temps de qualité avec sa fille. Mais dans l’immédiat, elle a bien mérité une séance de massage!